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Dionys Décrevel

Dionys Décrevel, né en 1976, écrivain de langue française, chroniqueur pour ADA et Benzine Mag, parolier pour les Imprudents, Vlashent Sata et Cédric Antonelli. Participe au « Rimbaud après Rimbaud » paru chez Textuel, une édition établie par Claude Jeancolas. Il a également publié dans la revue Mercure liquide et aux éditions du Manteau de pluie.

Bord de lame - Chapitre 1

Publié le 2 Février 2019 par Dionys in Roman

Chaque semaine, un chapitre de mon premier roman inspiré du "Garçon savoyard" de C.F. Ramuz.

Chaque semaine, un chapitre de mon premier roman inspiré du "Garçon savoyard" de C.F. Ramuz.

 

« Il y a trois sortes de gens. Les morts, les vivants et ceux qui sont en mer »

 

I

 

Le vent se lève. Un miracle de nuages dans le ciel et cette impression que rien ne sera plus comme avant. La fin d'une journée vaillante et lumineuse, le soleil se couchant au delà du visible pour laisser la plage fertile en silence. Les vagues partant à l'assaut d'un sable à jamais caressé, la plage infime et infinie, repliée sur elle-même, gardant le secret de pas amoureux dans ses plis.

Plus loin, de l'autre côté du cheval de frise, on aperçoit deux silhouettes. Celles d'un enfant et de son père. Ils tendent leurs bras vers le large, l’un maniant de longues pinces contre la roche, l’autre tendant son épuisette pour y recueillir la capture, un tout venant de coquillages et de petits crustacés. La pêche est plus lourde à chaque ressaut de vagues car les crabes remontent comme des étoiles filantes vers leurs abris de fortune, qu’ils creusent sans cesse, tout au long du jour. Le filet et les yeux de l'enfant se remplissent d'un même seau d'émerveillement. Le père apprend à son fils les grâces de la patience et, d'un regard bienveillant sur les choses, transmet un peu d'amour dans la sueur de son travail.

La besace est pleine. Ils repartent vers le village, même si personne ne les attend. La nuit est proche. Elle va tomber sur les parages comme un couperet de lumière et il ne fait pas bon s'attarder. Ils font un détour par la plage pour s'assurer de la fin du jour. Ils demandent une dernière preuve pour précipiter leur départ et la nature, dans son superbe répondant, les invite à descendre un peu sur ses bords. On ne refuse pas l'invitation de la mer. Ils descendent à pas comptés vers la plage.

Impatient, c'est le petit garçon aux poches pleines d'innocence qui tombe sur le cadavre. Il appelle son père. Criant à travers les bouches bées du vent, l'enfant distribue des signes affolés. Son père accélère le pas, revient à son fils qui semble happé par l'océan. Ils sont maintenant côte à côte. A leurs pieds, une femme inconnue, comme un fruit de mer, dont la chair translucide et flasque s’est déployée sur la plage, à jamais sorti de sa coquille. Une femme est morte. Sirène légendaire, comme les marins n'en racontent plus, son corps impose le silence.

On ne sait si le sang coule ou si la douleur se voit sur le corps. La peau ne semble pas avoir subi de coups mais elle apparaît bleuie par les assauts successifs de la mer qui la recouvre de ses vagues dans un mouvement régulier de la marée.

Les yeux de l'enfant l'observent. Il se demande si ce corps est une mère possible, s'il aurait pu un jour sortir de ce ventre qui repose maintenant sans vie sur le sable ? Est-ce une femme de notre monde ou une sirène comme en content les légendes ? L'enfant n'aura pas de réponse. Le père pose ses mains sur les yeux du fils, comme un maillard de tendresse, pour qu'il n'ait pas à scruter plus loin que ce qu'il voit. Ne voir de cette femme que le corps imaginé, en oublier le corps réel, celui que l’on donne pourtant pour mort, gisant pour preuve devant eux, sur cette plage.

Le Père : Ne pose pas de questions.

L'enfant repousse doucement les mains de son père qui lui couvrent les yeux. Il veut voir. Les légendes ne sont-elles pas l'horizon lointain de faits bien réels, de ceux que l'on peut lire dans les journaux, de ceux que l'on peut voir au cinématographe, de ceux que l’on peut transmettre au vent de la rumeur ? Cette sirène, c'est peut-être la réalité, transfigurée. L'enfant, en regardant le corps mort de cette femme, commence même à douter de ce qu'il est. Suis-je bien cet enfant que son père protège des affres du monde ? Et faut-il vraiment m’en protéger ? Cette sirène à-t-elle éprouvé ce sentiment profond d'appartenir à l'humanité, avant de mourir, ce sentiment d'être la matrice d'une lignée faite de chair et de sang ? Ou la fille en fugue, sillonnant les mers, à la recherche d'un monde meilleur ? La mère, compréhensive et protectrice, qui apparaît parfois dans ses rêves ? L'amie d'enfance oubliée, celle qui n’a même plus de nom, que l'âge d'homme repousse sans cesse dans les ténèbres de la mémoire ? Mais ce qu'il voit sous ses yeux, à cette heure précise où le jour commence à ployer sous le poids de son propre soleil, ne ressemble pas à la vie. Les deux yeux saillants, qui semblent vouloir s'extirper d'un corps déjà trop froid, lui donnent des allures de poupée au corps éventré. Elle ne reviendra plus à la vie.

Le Père : Viens, il ne faut pas rester là.

Le Fils : Pourquoi ?

Le Père : Parce qu'il faut la laisser seule.

Le Fils : On ne peut pas l'abandonner.

Le Père : Nous allons prévenir la police.

La sirène est blessée, meurtrie. Sur son flanc gauche, au fleuret du cœur, une entaille rougeoyante où le sang s'abandonne. La sirène est morte. Il n'y a plus rien à faire. A cette heure de la mort, même un regard d'enfant n'y peut rien. Il faut laisser mourir et appeler au secours.

Il n'y a pas de cabine téléphonique sur l'île. Il faut aller au village. Le père et son fils remontent en courant le sentier qui les ramène au sommet de ce chaos de pierres qui surplombe la mer. Le père aimerait se retourner, jeter un dernier regard vers la mort, mais il se l'interdit. Il ne jettera pas ce dernier œil macabre. Il protégera son fils de ce qu'il a vu, ou de ce qu'il a cru voir, en contrebas de la pente vertigineuse où gît cette femme qu'il ne connaît pas. Mais qu'il aimerait connaître, car on veut toujours connaître la mort. Par voyeurisme, ou par simple curiosité, la mort attise toujours cette envie de jeter un dernier regard. Le dernier, c'est promis.

Le Père : Ne te retourne pas.

Le Fils : Et si c'était vrai ?

Le Père : Viens, avance, on n’a pas notre mot à dire, on va prévenir les secours.

Le père prend la main de son fils pour le tirer vers lui. Ils avancent comme deux âmes damnées, forçant le vent qui leur fait face. Ils atteignent la voiture et embarquent leurs pauvres corps. Le père est soulevé par une fièvre haletante qui l’empêche de respirer. Mais cette fièvre en même temps le porte. Dans un mouvement fébrile, il réussit à mettre le contact.

Le Fils : On a oublié les filets.

Le Père : Peu importe, on y va, la nuit va tomber.

Le Père claque la porte, dans un bruit blanc et mat qui semble compresser sa voix. La voiture avance d’un bond sous la pression de l’accélérateur. Ils entament la route qui sillonne l'île de part en part, sur la côte est, celle que l’on sait la plus proche du continent, celle que l'on croit la plus abritée. Mais on ne peut pas être à l’abri sur cette île. Non, la terre y est si basse, et si exposée aux vents, qu'aucun secret ne peut y être caché. Tout est à découvert. La voiture fend le vent du soir qui commence à caresser l'île de sa main aventureuse. Le vent qui lève les secrets, le vent qui les emporte.

Le Père : On va prévenir le Maire, c'est à lui de faire le sale boulot. De toute façon, on en a déjà trop vu.

La voiture pénètre le village dans sa plus folle allure.

Le Fils : Qu'est-ce que tu as vu papa ?

Le Père : Quelque chose que je veux oublier, vite.

La voiture s'arrête d'un coup de frein devant le frontispice d'airain de la maison municipale. Le drapeau de la contrée flotte au dessus du porche et il semble qu'il y ait encore un peu d'activité derrière les fenêtres obscures de la façade. On devine de la lumière dans la salle du conseil. Secrètement, toujours en proie à cette fièvre, le père espère que le conseil municipal n'est pas en train de se réunir. Il n'a pas envie d'affronter la moitié du village, tous ces visages qu'il connaît par cœur et dont il présume l’hostilité. Il voudrait voir le Maire, seul à seul, lui annoncer la nouvelle, et repartir seulement comme il est venu, sans avoir à rendre compte. Le père sort de la voiture, précipitamment, haletant, titubant presque en allant buter contre la porte close de la Mairie. Tout est fermé. Il insiste pourtant, frappe comme un forcené la lourde porte en bois de l'édifice municipal.

Personne. Personne ne répond. Vite, repartir, plus enfiévré que jamais. Le père remonte dans la voiture. Il s’aperçoit qu’il n’a pas coupé le moteur. Il faut repartir, pied au plancher, dans une autre direction. Fixant droit devant lui l’horizon qui commence à s’obscurcir, il n'ose pas regarder son fils dont il sent pourtant les yeux posés sur lui, comme s’il scrutait la faiblesse qui tout d'un coup s'empare de son âme. Il sent les questions saillir bruyamment des yeux de son fils. Connais-tu cette femme ? La connais-tu comme tu aurais connu ma mère, qui aujourd’hui n’est plus, ou d’autres femmes ? Mais ce n'est pas une femme, n'est-ce pas ? Ce n'est pas une légende, c'était bien la sirène, celle dont tu me racontais les histoires improbables dans les nuits d’autrefois ? Pour que je m’endorme dans le pays des rêves plutôt que dans celui des certitudes.

Le Père : On va chez lui, il y sera, c'est sûr.

Le Fils : Pourquoi tu ne veux pas répondre ?

Le Père : Il ne faut plus se poser de questions, mon fils, juste les faits.

Le Maire habite de l'autre côté du village. Il faut traverser l'agrégeas de ces petites maisons basses et sournoises, d'un jet de pierre, sans ralentir. Le Père arrive à hauteur de la dernière maison du village. C’est ici qu’habite le plus haut représentant de la loi sur l’île. D’ailleurs, sa maison est la plus haute, sa maison est la plus grise, faite aux couleurs de l’île, dans son granit le plus dur, et il y a aussi de hauts murs de pierre qui entourent la bâtisse et des portails de fer forgé dont on devine les lances acérées dans la nuit tombante. Le Père sonne, il faut franchir la porte, pousser le portail sans attendre de réponse. Il y a de l’urgence dans l’air qui le porte, électrique, vers le perron de la maison. C’est la maison du Maire et il réalise intérieurement qu’il n’est jamais venu ici, que c’est en territoire inconnu qu’il s’aventure maintenant. Il sait aussi que le Maire n’aime pas être dérangé aux heures des repas et c’est maintenant l’heure de manger, c’est sûr, c’est l’heure de la soupe réconfortante et brûlante dans laquelle le Maire s’apprête à plonger sa cueillere d’argent. Les cloches de l’église sonnent au loin l’angélus du soir tandis que le Père toque de son poing sourd contre la porte impassible.

Le Père : Ouvrez ! Ouvrez !

On vient. Le Maire, tirant la porte vers lui d’un geste inquiet, découvre les visages assombris de ses deux visiteurs. Il s'essuie la bouche au revers d'une serviette blanche qui semble encore immaculée. Il baisse les yeux vers le Fils puis les relève en direction du Père, sans mot dire, en le regardant droit dans la noirceur de ses pupilles.

Le Père : C'est une urgence.

Le Maire : Faut appeler le continent ?

Le Père : Oui. Nous avons trouvé le cadavre d'une femme sur la plage.

Le Maire : Un cadavre, vous êtes sûrs, quelqu’un est mort ?

Le Père : Nous l’avons vu de nos propres yeux. On ne serait pas venu vous déranger.

Le Fils : Il faut faire vite, peut-être qu’on peut la sauver.

Le Père : Qu’est-ce que tu racontes !

Le Père, sortant d’un coup de sa folle inquiétude, découvre que son fils ne l’a pas quitté d’une semelle, presque invisible et sans mouvements. Le Père exsude un dernier sursaut de fièvre, réalisant que son fils aurait pu comprendre ce qui émanait de ses pensées, si désordonnées dans sa tête, bouillonnantes comme le magma d’un volcan. Peut-être avait-il même prononcé des mots qu’il ne fallait pas délivrer du secret ?

Le Fils : C’est une sirène.

Le Père et le Maire se regardent, dans un ahurissement commun. Sûrs d'être de ces hommes qui savent, ils n’ont d’autre réaction que de sourire bêtement de la parole enfantine. Le Fils regarde le Maire droit dans les yeux mais celui-ci ne peut soutenir le regard incrédule, la bouche sûre d’elle, de l’enfant qui ne veut pourtant lui dire que l’essentiel, la pure et simple vérité.

Le Fils : Ce n’est pas un mensonge, c’est une sirène.

Le Maire : On dit que la vérité sort de la bouche des enfants.

Le Père : L'imagination plus encore, je crois.

Croire. Ces mots font mal. Le Fils n’ose pas s’exprimer d’avantage, il coud ses lèvres sur sa bouche, décide qu’il ne parlera plus. D’ailleurs, que dire de plus à ces adultes, si sûrs de leur droit, qui ne veulent pas écouter la véracité de la légende de ces temps anciens qui pourtant toujours nous accompagnent ? C’est la saga de toutes choses, un évènement parmi tant d’autres, mais c’est aussi l’une de ces petites pierres précieuses que l’on enfile, une à une, depuis des siècles, comme les perles d’un long collier d’aventure.

Le Père : Ne l’écoutez pas, appelez les secours.

Le Maire : Plus de temps à perdre, je préviens le continent, emmenez moi sur les lieux.

Bien qu'il n'y ait plus rien à secourir, si ce n’est l'impuissance d'un père face au désarroi de son fils, dans quelques heures, les secours seront sur l'île et il faudra s’en remettre à des rapports, bien plus qu’à des légendes. Ces racontars de marins qui ont fini par entamer, plus que de raison, l’imaginaire de nos enfants.

Combien sont-ils sur Mademoiselle ? Une poignée de ces têtes blondes ne suffira pas à repeupler l’île. Beaucoup partiront, des familles entières sont déjà sur le départ. Les maisons s’abandonnent ou ne se louent plus que pour les vacances. Et que dire de la légende ? Va-t-elle attirer de nouveaux venus ou repousser les plus intrépides ? Car il est bien beau de raconter des histoires mais ne paraissent-elles pas plus improbables au large, dans l’éloignement du continent ? Tout ce qui est loin se remplit d’un mystère impalpable, même ce que nous avons vécu ne résiste pas à l’éloignement, le doute s’empare de toute voix qui s’est tue. Il y a tant de ramifications possibles, dans l’imaginaire ou la rumeur. Ce n’est pas le simple récit des faits.

Une femme, un corps sur la plage, trouvé par un père et son fils. Deux êtres que les habitants de l’île ne verront plus du même œil car ils ont quelque part décidé d’entrer dans la légende ou, du moins, tenter de la faire entrer dans la banalité du quotidien des insulaires, eux qui aiment si peu être dérangés.

L’île Mademoiselle est loin de tout. Le continent semble petit à petit l’oublier comme un point noir qui s’efface à mesure dans l’horizon. Le ciel se fait de plus en plus rouge et solaire mais la mémoire s’enténèbre chaque nuit d’avantage. Seul l’océan demeure son maître. Il dicte les lois lunaires du jour et de la nuit.

Le temps que la marée fasse son travail et redescende lentement vers l'oubli, hommes, femmes et enfants attendent au bord du large. De rouleaux en rouleaux, les vagues reviennent en elles-mêmes et s'abandonnent à la volonté toute puissante de la lune. C'est à cette seule condition que le continent peut prétendre à pénétrer un peu plus avant sur ce détachement de terre qu'est l'île dissidente. Au large des côtes, l'île Mademoiselle est la sublime veilleuse du continent. Sans elle, on ne saurait rien des secrets océans. Mademoiselle est un cœur palpitant, posé sur la mer.

Il est bon de se laisser enfermer sur l'île, embrassés par la marée, pendant de longues heures, sans pouvoir faire autrement que d'apprécier le déchaînement des sentiments de la nature sur votre cœur. S'abandonner enfin aux largesses du temps, s'émouvoir de n'être rien qu'un regard dans les vues de l'infini.

Les insulaires ont aperçu le phare des bateaux. Ils éclairent maintenant la baie bouillonnante. Gendarmes et pompiers seront là dans quelques minutes. A l'orée de l'île, on attend patiemment que le silence soit rompu par leur arrivée.

Et le bruit court que la nuit sera blanche. Les lanternes et les torches balaient la plage avec un quadrillage méthodique. On ne laisse rien au hasard et pourtant il faut croire en lui. Les chiens reniflent une trace sans odeur et leurs maîtres suivent l’instinct du vent qui les porte. Aucun signe. Tout est abstraction dans la nuit qui maintenant recouvre tout.

Les secours, gendarmes et pompiers, sont fous de rage. Après avoir fait et refait le tour de l'île, rocher après rocher, les hommes reviennent tête basse auprès de leurs chefs respectifs. Les aurait-on fait venir pour rien ? Aucune trace d'un corps échoué sur la plage. Pas une femme. Pas une sirène. Rien qui ne puisse être attribué à la réalité ou à la légende. Les hommes sont consternés. Ils ne savent quoi faire de leurs doutes et de leur fierté, d’un coup, ensevelis.

Le Capitaine de gendarmerie : Elle a disparu.

Le Capitaine des pompiers : La mer l'aurait reprise ?

Le Maire : Qu’on rappelle ce père et son fils, ils nous doivent des explications.

La mer l'a reprise, oui. Elle ne fut donnée qu’un instant aux yeux de cet homme et de son fils. Et la mer a repris son présent. Il n'y a pas d'autres témoins, pas d'autres paroles à contester. On veut les faire venir, qu’ils s’expliquent. On dit déjà que le père est à moitié fou, que le fils est à moitié fait, qu’ils auraient tout inventé pour embraser la torpeur de cette île où il ne se passe jamais rien. L’insulaire ennui provoque des mirages. Le père a vu une femme, le fils a vu une sirène. Ils y croient dur comme la terre ferme et pourtant, tout est si meuble sous le pas, dans la tête des gens comme dans le ventre de la dune, tout n’est que sable et grain, rien de sûr. La parole vole au vent et forme des bancs de sable où l’on pourrait tout enfouir. Un cadavre, une légende, et le sel qui vient brûler nos yeux alors que nous n’avons plus de larmes pour pleurer. La seule consolation de la mer.

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