Je ne cultive aucune arrière-saison. Mon corps est seul saisonnier de l’âme.
Mes fleurs font taches et embaument de leurs rousseurs amères le champ vert de l’amour.
L’automne, remis de ses blessures, m’invite à goûter ce silence mordoré qui préfigure l’hiver. Des fruits tombent du ciel en pâmoison. Ils prennent forme dans la pureté de ton souffle.
Ces paumes que j’offre à la mendicité du soleil, ce don sans retour qu’elles prodiguent, ne sont rien face à l’amandier de tes yeux.
J’effeuille ma pauvreté maladive aux quatre vents de l’orgueil. Il n’y a plus rien que soleil desséché sur les os rompus du ciel cristal.